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#106 – Lisztomania

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Phoenix in Wolfgang Amadeus Phoenix (2008)

 

Il faut parfois partir, séduire ailleurs, éclabousser le reste du monde, pour mériter enfin les honneurs des siens. Il faut parfois mourir à la France, laisser traîner ses cendres éparses autour des garages versaillais, pour y renaître, plus tard, plus fort, auréolé de gloire, dans un vacarme teinté de fierté et de reconnaissance (au deux sens du terme).

En bon Phoenix qui se respecte, c’est ce détour productif de près de dix ans que le destin a fait prendre à Thomas, Deck, Christian et les autres. Le temps pour cette bande de potes de déboucler les petites anglaises, de ratatiner les suédoises, de tétaniser les teutonnes et de faire suffoquer l’illustre Sofia (ouf, j’ai évité le fâcheux jeu de mots…). Autant dire que les rockeurs frenchy ont su y faire, et n’ont plus rien à envier à notre autre gloire internationale qui roussit en Russie…

Au bout du compte, il fallait peut-être cela, et quelques autres broutilles (bande-son de Lost in Translation, premier groupe français tête d’affiche du mythique Madison Square Garden à New York, premier groupe français invité au Saturday Night Live, etc, etc.) pour que l’ingrate et bouchée mère-patrie décide enfin de leur faire une petite place au soleil, à côté des Shy’m et autre M Pokora (retenez-moi…). Il fallait donc un quatrième opus pour convaincre les critiques acerbes et les frileux esthètes gaulois. Mieux vaut tard…

Pourtant tout était déjà présent sur les albums précédents. Depuis le tube précoce (trop précoce ?) If I Ever Feel Better jusqu’au cinématographique Too Young, toute la maîtrise technique et l’inventivité du groupe avait déjà éclos. Avec Lisztomania certains font mine de découvrir la subtilité et la diversité des inspirations, la compression rythmique, le gimmick sourdine/explosion, et ces couplets tout en phrasé entortillé, en soliloques cadencés, qui font peut-être la marque de fabrique d’une musique évocatrice, moderne et universelle.

Notons pour finir que Lisztomania n’est pas un titre anondin. Il renvoie à la fois à la première pop-star internationale que fut Liszt en son temps, et à Roger Daltrey, le leader des Who, qui l’incarna en 1975 dans un film du même nom. Puiser dans l’ancien pour faire du nouveau, assembler les briques des génies passés pour tendre vers un futur inédit : c’est l’incessant défi qui se présente à chaque artiste d’ambition. Et de toute évidence, Phoenix a décidé de le relever.

Lets’ Rock Today (and Get Back Tomorrow)

LR : Autre hit du dernier album, 1901 a encore su charmer les caméras pour mettre New York (rien que ça) en musique : New York I Love You

LR2 : La valeur d’un morceau se manifeste bien souvent dans la richesse de son leg musical. Ecoutez plutôt cette émouvante reprise de notre titre du jour par une étonnante chorale.


Tagged: IndiePop, Lisztomania, Phoenix, Roger Daltrey, Sofia Coppola, Soft Rock, The Who, Thomas Mars

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